…En 1971- 72, alors que j’étais encore chez Peyo, Marc Wasterlain a créé pour les journal Tintin : Bob Moon et Titania puis Monsieur Bonhomme.
… Michel Greg, rédacteur en chef de Tintin, semblait très heureux de « piquer » un collaborateur à son cher collègue Peyo.
Les Rapports de Marc Wasterlain avec Greg étaient très bons !
Mais Greg a démissionné quand Raymond Leblanc, le directeur de Tintin, a pris sa retraite et que son fils est devenu patron. Celui-ci voulait se mêler de la rédaction du journal Tintin et ça, Greg refusait qu’on vienne lui dicter ce qu’il devait faire. Il prétendait qu’on n’avait pas eu à se plaindre de sa gestion, que les ventes du journal avaient grimpé et que les éditions du Lombard en avaient pleinement profité. Il est donc parti chez Dargaud. Du coup, on m’a fait savoir que je pouvais continuer à faire de petites histoires, mais qu’il n’y aurait pas d’album. Je ne faisais pas partie des plans du nouveau patron du Lombard…
Vu le peu d’intérêt que je suscitais, j’ai préféré quitter le journal Tintin pour partir chez Spirou où tout avait bien changé. En effet, les responsables s’étaient enfin rendu compte que Peyo avait vraiment du mal à fournir de nouvelles histoires. On ne m’empêchait donc plus de proposer mes propres récits.
Il y a eu, dans le Spirou 2000 du 12 août 1976, l’histoire de Kroll le balayeur… Il était inspiré d’un vagabond, que j’avais connu à Bruxelles, dont tout le monde s’occupait dans le quartier.
L’un lui donnait de la soupe, l’autre le logeait pendant quelques jours. Comme dans mon histoire, il avait vraiment une Jaguar abandonnée dans laquelle il dormait parfois. Il rendait service par-ci par-là. C’était un vrai philosophe plein de sagesse qui m’attendrissait.
Avant ça, en 1975, j’avais déjà publié une histoire courte de six pages scénarisée par Raoul Cauvin, Mieux motards que jamais. Ce fut ma seule collaboration avec lui !
Cauvin est un vrai, un bon raconteur d’histoires nous dit Marc Wasterlain !
Contrairement à bien d’autres scénaristes, Cauvin a le sens du découpage et de l’image et qui se rend compte qu’il est parfois impossible de mener à bien certaines suites d’actions. Malgré tout, je me suis vite aperçu que ça n’allait pas et que je n’avais pas la même façon d’aborder le même sujet. C’est pourquoi je n’ai pas eu envie de redemander des trucs à Raoul.
D’ailleurs, il m’a bien compris puisqu’il n’a pas insisté pour qu’on poursuive ensemble. Avec Yvan Delporte, ça n’allait pas… Avec Raoul Cauvin, non plus… En fait, il est difficile de m’écrire des histoires.
Wasterlain nous dessine son Spirou et Spip !