Titre : | Chasseurs de tornades |
Série : | Jeannette Pointu (n°20) |
Dessinateur : | Wasterlain Marc |
Scénariste : | Wasterlain Marc |
Année : | 2005 |
Editeur : | Dupuis |
Notes :
Paru en mai 2005, album cartonné couleur de 48 pages.
ISBN : 2-8001-3643-X
Résumé :
Journaliste de plus en plus concernée par l’environnement et la survie de sa planète (écologie et développement durable), traite en six reportages des thèmes suivants : perturbations climatiques, montée des eaux et tornades aux Etats-Unis ; déforestation et enfants-soldats en Afrique ; désertification et pharaons noirs en Nubie ; biodiversité et protection animale (Ile Maurice) ; gestion de l’eau et armes chimiques et nucléaires (Mer d’Aral) ; réchauffement climatique et exploitation de l’Antarctique.
A la fois documentés et pédagogiques, ces récits savent mêler le détail vrai et l’anecdote aventurière, l’histoire réaliste et la péripétie abracadabrante, le souci de distraire et l’intention de convaincre pour des causes humanitaires et planétaires.
L’avis de Marc Wasterlain :
Après les albums 18 et 19 sur le thème des femmes, le rédacteur de Spirou, souhaitant que j’aborde celui du développement durable, aurait voulu m’adjoindre un co-scénariste, journaliste et spécialiste de ces questions. Ayant rassemblé depuis des années la documentation nécessaire sur le sujet, j’ai estimé pouvoir m’en sortir tout seul, comme un grand.
De plus, je savais, moi, que ces courts récits devaient garder l’attrait d’une BD classique, avec de l’action, une intrigue et de l’humour… même si une part didactique était nécessaire, vu l’ambition de la thématique.
J’espérais employer le titre : « Développement Durable », mais le responsable d’édition imposera celui de: » Chasseurs de tornades ». Le mot : « durable » ne s’appliquant pas à Jeannette Pointu dont c’est là le dernier album. Les éditions Dupuis viennent alors d’être vendues aux éditions Dargaud (France), déjà propriétaire avec le groupe Média Participation du Lombard.
J’ai décidé d’honorer mon contrat en beauté, mais c’est à ce moment que mes yeux me lâchent. C’est presque aveugle que je dois terminer mon ouvrage, aidé d’un système de loupes. Parmi mes collègues, Monsieur Jacques Martin (Alix), assurément plus concerné par le problème, est bien le seul qui saura trouver les paroles de réconfort et je l’en remercie.
Déjà que l’on m’avait vu en séance de dédicaces avec des béquilles, alors maintenant… un dessinateur aveugle… ce n’était plus possible !
Le premier récit de cet album « Chasseurs de tornades » est en fait le dernier que je réalise et ça se voit dans la schématisation des personnages. Au moins pour cette fois, je n’aurai pas le loisir de me perdre dans les détails du décor et, finalement, c’est bien ainsi. Cependant, incapable de tracer mes interlignes de texte, je dois me résoudre à accepter l’aide de Vittorio qui les composera par ordinateur. Certains m’en feront le reproche…
« Chasseurs de tornades » est inspiré d’un documentaire TV.
NB : Page 8 de l’album, lisez le texte de la dernière case.
La deuxième histoire, « Bois d’Ébène », a plusieurs sources documentaires. Le patron d’une grande entreprise qui fabrique des meubles de cuisine et qui prend conscience de l’intéressement local à l’exploitation durable de la forêt est un fait réel. Un deuxième thème se greffe sur le reportage de Jeannette, c’est celui des enfants soldats.
« La reine des sables » (troisième récit) est vraiment une chouette histoire ! D’abord, un nouveau personnage de la saga y fait son entrée : Alan Quaterback, jeune étudiant en agronomie qui accompagne Jeannette au Soudan pour un reportage sur l’avancée du désert et les solutions pour contrer ce sinistre phénomène.
Monsieur Hibrahim Fédor, qui réussit à stopper la désertification, avec l’aide de la fondation « Iles vertes » au Soudan existe réellement et son œuvre est exemplaire.
Comme dans la plupart de mes récits, une deuxième « histoire » s’y incruste. C’est ici celle de la découverte récente des vestiges (tombeaux cachés et trésors) des mythiques « Pharaons noirs » du djebel Barkal et de la statue de la reine des sables.
« Tambalacoque » est la quatrième histoire. On pourrait croire à un mauvais jeu de mots. Il n’en est rien. Ce nom désigne un arbre jadis prolifique sur l’île Maurice et qui a disparu comme l’oiseau mythique, emblème de l’île, le dodo : un gros volatile sans ailes que les marins ont massacré. L’arbre et l’oiseau étaient liés. Avec son gros bec, le dodo cassait les graines épaisses dont il répandait dans ses fientes le surplus. Le tambalacoque, un sidéroxylon de la famille des sapotacées (ce n’est pas un gag) pouvait alors se développer sur toute l’île. Aujourd’hui, il n’en subsiste que de rares exemplaires, survivants dans quelques endroits inaccessibles.
Le professeur Saiyes (apparu dans « Le secret Atlante » et revu dans les albums 8 et 12 ) se pique d’archéo-botanique et recherche ici « l’arbre à fer » endémique. Il est accompagné dans cette mission scientifique de Sonja, sa jeune assistante, de l’étudiant agronome Quaterback, ainsi que de Jeannette en tant que photographe. La découverte des derniers tambalacoques les amènera à une couvée de dodos dont ils tairont la présence.
Une anecdote à ce propos : Le rédacteur, qui a pourtant visité le monde, ne croyait pas à l’existence du fameux dodo qu’il pensait être fruit de mon imagination. On ne prête qu’aux riches…
Cinquième récit , « La mer perdue », traite de la gestion de l’eau. L’union soviétique avait, en son temps, construit de grands barrages pour abreuver d’immenses champs de coton. Quarante ans plus tard, la mer d’Aral est réduite à une peau de chagrin. Les bateaux des pêcheurs rouillent posés sur le fond desséché. Une catastrophe écologique et humaine.
À ce reportage se combine une autre histoire de trafic de matériel militaire sensible abandonné par les Russes.
« Erebus » est le titre de la dernière histoire de cet album et aussi le nom d’un volcan en activité sur le continent austral, touché par la fonte des glaces due à l’effet de serre.
Ici se terminent les aventures de Jeannette Pointu, reporter photographe à travers le monde. Elle laisse la place aux « Pixels » créés pour le mensuel « Pif Gadget ».
Ah oui, j’oubliais… J’ai pu être opéré des yeux et la pose d’implants pour rebomber la cornée me fait dire aujourd’hui que j’ai des yeux en plastique. J’ai déjà des hanches en titane, alors…
En tout cas, je rassure ici tous mes amis : Tout va bien !
Les planches de l’album de Jeannette Pointu
Les Amazones ont été publiées
dans le Journal de Spirou
(n°3444 du 14 avril 2004 , n°3499 du 04 mai 2005)
Sauf spécification particulière, tous les dessins reproduits sur ce site sont copyright Marc Wasterlain